LES TROIS VIEILLES / FRAC Île-de-france

« Une danse qui revient est une danse fantôme. Je claque des talons au rythme de pas d’une vieille bourrée bretonne. Il m’est impossible de vous dire comment on la dansait avant, mais je peux vous faire voir d’autres danses, impersonnelles, cassées, faibles, hasardeuses, qui font apparition entre moi et la vieille. Je salue les fantômes, j’ai fini par comprendre que ça n’est pas à moi de décider duquel s’engouffre dans mon monde ».

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Les trois vieilles « est un titre dérivé d'une figure triadique celtique peu connue sur laquelle je suis tombé un jour : trois femmes, certainement des sorcières, grossièrement sculptées dans la pierre, représentées seins nus et regardant droit dans les yeux du spectateur. Il n'est pas certain qu'elles jouent un rôle clé dans la mythologie celtique. Pourtant, face à leur image j'ai entendu « Ce ne sont pas les sorcières qui brûlent cette fois-ci ».

Réfléchir à la manière dont l'imaginaire techno-capitaliste moderne est susceptible de « bien-mourir » (Donna Haraway), c'est-à-dire, de laisser derrière-lui des ruines fertiles, ne peut se faire sans donner la parole aux morts. « Les trois vieilles » est une performance rituelle qui réunit de la danse folklorique bretonne et des accords garage-punk pour convier les morts. La force perturbatrice de ces deux genres, qui fonctionnent en marge de la logique productiviste moderne — l'un est pré-moderne, l'autre dit « fuck » à la modernité — est leur capacité à fissurer le présent, pour faire de la place à ce qui a besoin de s'exprimer depuis ces fissures du temps. Les danses qui apparaissent sont sporadiques, fragmentées et incomplètes. 

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"A dance that returns is a ghost dance. I click my heels to the beat of an old Breton bourrée. I can't tell you how it used to be danced, but I can show you other dances, impersonal, broken, weak, haphazard, that appear between me and the old lady. I salute the ghosts, I've come to understand it's not up to me to decide which one will enter my world".

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« The three oldies » is a title derived from a little-known Celtic triadic figure I once stumbled upon : three women, certainly witches, roughly carved out of stone, represented topless looking straight into the viewers eyes. It is not clear whether or not they play a key role in Celtic mythology. Yet, as I sat with their image, I heard the croak « It wont be the witches that are burning this time »

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Reflecting on the ways in which the modern techno-capitalist imagination is likely to die-well (Donna Haraway), that is, to leave behind fertile ruins, cannot happen without including the dead to the conversation. « The three oldies » is a dance and music performance ritual bringing together breton folk dance and garage-punk chords in order to greet the dead. The disruptive force of these two genres, that operate aside modernity’s logic of productivity —one is premodern, the other gives the finger to modernity—,  is their ability to crack open the present, making space to whatever needs to speak from the fissures of time. The dances that appear are sporadic, fragmented, and incomplete. Somehow, we are dealing with the unknown.

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